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Arts visuels Tape That s’y colle

Le collectif a donné un nouveau style à l’étage du Klub
© Rotondes

Qui dit nouvelle saison, dit nouveau look, et en cette fin septembre, l’étage du Klub n’y a pas échappé. Une mission pour le collectif allemand Tape That qui a passé plusieurs jours à coller et à découper des mètres et des mètres de ruban adhésif sur les murs de nos toilettes. Nicolas s’est collé à l’exercice de l’interview et a répondu à nos questions sur leur processus créatif.

Est-ce que tu peux te présenter ainsi que le collectif Tape That ?

Je m’appelle Nicolas Lawin, je fais partie du collectif Tape That, fondé et basé à Berlin depuis 2011. Avec Adrian Dittert nous venons de Cologne et nous sommes ici aux Rotondes pour réaliser une œuvre à l’étage du Klub. 

Vous pouvez nous en dire plus sur votre technique avec le ruban adhésif ? 

Nous utilisons tout ce qui colle pour créer de l’art. c’est notre manière principale de faire. Il se peut que parfois nous utilisions autre chose comme des bombes de peinture mais au final nous nous servirons toujours de ruban adhésif. Et cela crée des limites : nous devons être très créatifs pour en tirer quelque chose mais cela rajoute de la valeur à notre art, ça le rend plus graphique. Par exemple si nous voulions faire une ligne droite d’une part et d’autre de la pièce avec de la peinture et des pinceaux, cela prendrait des heures et il faudrait de toute façon utiliser du ruban adhésif. Nous préférons l’utiliser dès le départ et s’en servir pour créer notre art.

Quand vous êtes dans un nouvel endroit comme ici aux Rotondes, comment choisissez-vous les couleurs, les dessins, les lignes ? Comment le processus commence ?

Ça commence toujours par un simple dessin. Nous devons donc voir les images, le lieu, avoir une idée de ce qui nous attend. Ici, nous avons beaucoup d’angles, de murs, de points de vue différents, ce qui n’a pas été facile pour trouver un dessin qui puisse épouser correctement tout cet espace. Et même une fois les idées et les dessins terminés, tout commence de toute façon lorsque nous sommes face aux murs et qu’il faut transposer tout ça. 

Vous avez utilisé beaucoup de couleurs chaudes et un peu de bleu. Est-ce qu’il y a une signification particulière derrière ces choix ?

L’idée était de créer un dégradé. Si tu es limité dans les couleurs de ton ruban adhésif, tu ne peux pas vraiment créer un réel fondu avec. Et d’un point de vue graphique, l’idée ici était d’en représenter un qui allait de l’aube jusqu’à la tombée de la nuit, avec le ciel bleu et le soleil qui se couche. L’idée derrière ça était d’avoir quelque chose de naturel tout en restant très graphique. S’est aussi posée la question de la quantité de bleu ou de couleurs chaudes que l’on utiliserait. Car on a aussi utilisé du gris pour rappeler un environnement urbain. Le bleu, le jaune, l’orange et le rouge allaient donc servir à créer du contraste. 

Quelle réaction attendez-vous des personnes qui vont découvrir votre oeuvre ?

Généralement les gens ne croient pas que cela est fait entièrement en ruban adhésif et on trouve ça satisfaisant quand ils s’en rendent compte. Sur ce travail spécifique, le but était de montrer quelque chose de très flashy, puissant, et de donner un nouveau style à ces murs noirs avec un artwork qui se détache bien de ces différentes pièces. On espère que les gens vont bien ressentir ça. 

Et alors est-ce que nous avons des bons murs à ruban adhésif ?

Quand on travaille sur des murs noirs, on fait vraiment attention à ce qu’il n’y ait pas de poussières sous la peinture. Ici il n’y en avait pas et même quand on retirait le ruban, la peinture ne partait pas avec, ce qui était une très bonne chose. Donc oui, au final ces murs ont bien été coopératifs !