Performing arts En résidence : le Collectif des Pièces Détachées

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Petit flashback : nous sommes en 2017 et Julien De Ciancio fait un stage à la technique des Rotondes. Il participe au montage d’un spectacle qui le marquera : Museum of Memories de la compagnie NIE (à voir cette saison avec We Come From Far, Far Away). Il sait immédiatement après l’avoir vu qu’il veut en proposer une version francophone. « À ce moment-là, je ne sais pas si je vais en faire une copie ou une adaptation, » nous explique-t-il. Il aura le temps de cogiter puisque la compagnie mettra environ 5 ans à partager le texte avec lui.

Julien est donc de retour cette semaine aux Rotondes avec ce texte qui l’a accompagné pendant si longtemps, rebaptisé Markus et moi, et qu’il peut enfin mettre en scène. Quand on a glissé notre tête dans la Black Box, il travaillait avec trois des quatre interprètes : Quentin Parent, Jeanne Didot et Yann Malpertu.

Pas de décor mais des casques

Première constatation : la scénographie est plus simple que dans la pièce originale. « La compagnie NIE avait un décor en métal dans lequel le public entrait. Nous, notre idée, c’est avant tout de pouvoir jouer ce spectacle partout, surtout dans des lieux non dédiés, comme des collèges, » explique Julien, ce qui est rendu possible par la quasi-absence de technique. « Les seuls artifices de théâtre qu’on a, ce sont des casques pour les spectateur·rice·s et des micros pour les interprètes. » 

Se posent alors des questions essentielles autour du lien avec le public car le recours au casque entraine un risque de créer une bulle d’intimité à sens unique : « Le casque nous permet d’aller au public mais pas au public de venir à nous, ce qui peut nous coincer dans nos émotions. »

Ou bien sans casque ?

Pour maîtriser ce risque, la solution travaillée lors de cette 4^e semaine de résidence est de faire complètement l’inverse de ce que le collectif a fait jusqu’à présent. Vendredi matin, les spectateur·rice·s convié·e·s à la sortie de résidence (une classe de lycéen·ne·s et l’équipe des Rotondes) assistera à une version plus « traditionnelle » de Markus et moi, sans casque, à voix timbrée, afin que les interprètes puisse éprouver un lien différent avec le public. Le public sera par ailleurs invité à faire part de son ressenti et de ses commentaires.

Les deux versions de Markus et moi sont appelées à co-exister, à se déployer dans des lieux différents et à se nourrir mutuellement. Mais Julien est formel : « On a autant envie de jouer l’une et l’autre ! »

Markus et moi commencera à tourner à partir de janvier 2025, avec de premières représentations données dans des établissements scolaires de Moselle.