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Darstellende Künste Korrol en pleine éclosion

La compagnie Grensgeval profite d’une résidence aux Rotondes pour peaufiner leur prochain spectacle.
© Rotondes

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Pour soutenir une compagnie, on peut l’inviter à se produire chez nous. On peut aussi lui proposer un espace de travail pour une durée déterminée, et contribuer ainsi au développement d’un spectacle qu’on a très envie de voir et de montrer. C’est ce qu’on a fait pour la compagnie flamande Grensgeval, qui présentera Korrol chez nous en octobre, après Plock en 2018 et Murmur en 2022.

En résidence dans la Black Box cette semaine avec le circassien Jonas Boilinger et le concepteur sonore Stijn Dickel, les metteuses en scène Hanne Vandersteene et Mahlu Mertens ont fait une petite pause pour nous parler du travail en cours… et de la qualité du sol de notre Black Box.

La compagnie vient régulièrement aux Rotondes. Ça veut dire que vous vous y sentez bien ?

Hanne : Ce qui est bien, c’est que les Rotondes nous ont toujours demandé de rester pour d’assez longues périodes, jusqu’à 5 jours d’affilée. Ça nous laisse le temps de nous installer, faire le montage, apprendre à connaitre le public. On aime établir une connexion avec le public dès qu’il entre dans la salle, pas juste quand il est assis et qu’il assiste au spectacle. On retrouve cet esprit de connexion à travers tout le site des Rotondes parce qu’il y a toujours de la musique, des œuvres d’art dans tous les coins.

Qu’est-ce que ça vous apporte d’être en résidence ici ?

Hanne : Notre processus de création implique toujours une ou deux résidences à l’étranger pour aller au-delà de ce qu’on connait et nous permettre de jeter un regard neuf sur notre travail. Être en résidence ici a cet avantage que la Black Box est le plus petit espace dans lequel nous avons accepté de jouer notre nouveau spectacle. Ça nous permet de bien sentir où se situent les limites.

Mahlu : Et puis, le sol est très bien ici.

Ha bon ? C’est quoi, un bon sol ?

Mahlu : Dans le cas de Korrol, l’acoustique est importante. Nos différentes résidences nous ont permis de réaliser que les parquets en bois, les tapis de danse et les sols en béton fonctionnaient bien mais les tapis de gym, pas du tout. On n’anticipe pas forcément ce genre de détails.

Hanne : On déplace des objets en béton, donc lourds. Ça fait du bruit et on veut que tout le monde puisse sentir les vibrations du sol. Notre question, c’est : peut-on écouter avec son corps ? Le sol de la Black Box y répond très bien.

La première a lieu fin septembre et le public luxembourgeois pourra voir le spectacle en octobre. Où en êtes-vous dans le processus de création ?

Mahlu : On en est au point où, en fait, on a trop d’éléments et on doit décider desquels on va devoir se passer. C’est très difficile parce que les objets avec lesquels on travaille sont très inspirants et que Jonas est très généreux dans ce qu’il propose.

Hanne : Au début, on a toutes ces idées, on n’arrête pas d’imaginer des choses. On est dans une phase de découverte et de création qui a quelque chose d’enfantin. Mais à un moment donné, il faut faire intervenir « l’adulte », faire des choix et faire son deuil des idées qu’on abandonne.

Mahlu : En plus, dans la mise en scène, on ne doit pas seulement penser aux déplacements de Jonas, il y a une vraie question de logistique vis-à-vis des éléments en béton. Si on retire une scène, ça veut dire que le bloc dont on a besoin dans la scène suivante n’est plus au bon endroit. Il faudrait le déplacer deux fois et vu le poids, on veut éviter.

Le public des Rotondes commence à bien connaitre la compagnie. Qu’est-ce qu’on peut dire de Korrol ?

Mahlu : Le spectacle est la dernière partie d’un triptyque qui parle du processus de création. Plock parlait de peinture, Murmur d’art sonore. Korrol trouve son point de départ dans l’architecture et la sculpture.

Hanne : Grensgeval garde ici son approche transdisciplinaire qui crée des ponts entre différentes formes artistiques, le cirque, l’art sonore, le théâtre. En ce sens, les gens qui nous connaissent nous reconnaitront dans Korrol. On pourrait dire que le public reconnaitra notre monde mais sera plongé dans un autre pays, avec une nouvelle langue qu’il devra découvrir. Mais comme toujours, ce sera un spectacle jeune public qui parlera aussi aux adultes et ces adultes seront scotché·e·s de réaliser à quel point leurs enfants comprennent notre travail, aussi exigeant soit-il. Partager une expérience comme celle-là ne s’oublie pas !