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Située en Allemagne, à 1h30 du studio bruxellois de Joanie Lemercier, la forêt de Hambach est le dernier vestige d’un écosystème forestier qui occupe cette partie de la plaine alluviale rhénane depuis la fin de la dernière ère glaciaire. Aujourd’hui, ce trésor naturel ne fait plus qu’un dixième de sa taille d’origine. Le reste a été défriché pour laisser place à la plus grande mine de charbon d’Europe.
Après en avoir découvert l’existence en 2019, Joanie Lemercier développe La Forêt de Hambach et le Sublime Technologique, une installation audiovisuelle qui immerge les spectateur∙rice∙s au cœur du gigantesque puits d’extraction et d’un environnement en pleine destruction. Prenant appui sur le regard que les romantiques posaient sur la nature au XIXe siècle, le Sublime (soit le « beau mêlé de crainte », Kant) devient technologique. Dans un univers totalement industrialisé, le terme s’applique ici à une nature surexploitée et marquée de l’empreinte omniprésente de l’action humaine.
À Hambach, les plus grandes machines jamais construites par l’Homme exemplifient le concept de « slow violence » décrit par le professeur Rob Nixon. Alors qu’elles arrachent en continu les ressources du sol, leur action graduelle a lieu loin des yeux du monde, leur impact peut donc facilement être ignoré par celles et ceux qui ne veulent pas le voir.
Tout en dénonçant l’injustice climatique et la destruction de la beauté originelle du site, La Forêt de Hambach et le Sublime Technologique ne manque pas de mettre en lumière la capacité de mobilisation de chaque citoyen∙ne et l’enjoint à passer à l’action.